Publié dans Economie

Ron Weiss, directeur général de la JIRAMA - « Le public doit comprendre qu’il faudra plus d’une journée pour relever la compagnie »

Publié le jeudi, 15 août 2024


Au pied du mur, Ron Weiss, l’homme fort de la compagnie nationale de l’eau et de l’électricité, s’est tourné avant-hier aux usagers. Et pour cause, depuis plusieurs semaines, ces usagers subissent, de plein fouet, les impacts de tous les problèmes auxquels la JIRAMA fait face. Délestage tournant, incessant et en constante augmentation ou encore des problèmes de distribution et de ravitaillement d’eau potable pour presque la totalité des zones couvertes par la compagnie. Autant de soucis qui poussent à l’explosion sociale à l’image des quartiers populaires tels qu’aux 67ha où les habitants ont élevé la voix en se faisant entendre par des émeutes et des manifestations.
« Nous sommes conscients du fait que le public attend de nous des résultats immédiats. Nous sommes conscients du fait que le public n’a pu jouir d’un service de qualité depuis bien longtemps tant au niveau de l’eau que de l’électricité. Cependant, le public doit aussi comprendre que pour relever la compagnie de la situation où elle se trouve actuellement, il faudra plus qu’un jour », avance le directeur général de la JIRAMA. Une façon pour ce responsable d’appeler à la patience, la compréhension et au calme des usagers malgré tout ce qu’ils sont en train de subir. Pour rappel, il y a encore quelques semaines, la JIRAMA a prétexté des problèmes logistiques, notamment sur l’approvisionnement en fioul lourd, pour expliquer l’accentuation des délestages d’eau et d’électricité. En effet, la JIRAMA avait annoncé, au début du mois de juillet, un délestage tournant de près de deux heures par jour dans tout Madagascar, suite au retard de l’approvisionnement en fioul lourd qui alimente les centrales thermiques. Une dizaine de jours après, le navire de transport a accosté à Toamasina, mais le délestage n’était pas encore suspendu.
Contrainte
La JIRAMA a justifié cette persistance de pannes de courant par l’insuffisance de camions citernes transportant le carburant jusqu’à Tana. Tandis qu’à présent, l’explication provient, cette fois- ci de la période d’étiage qui impact lourdement sur la production d’Andekaleka. Selon les explications fournies par la compagnie nationale de distribution d’électricité et d’eau, le barrage hydroélectrique d’Andekaleka, dont le niveau ne cesse de diminuer, de 2,2m par rapport à son niveau d’exploitation, en ce début de la période d’étiage, doit être rempli pour atteindre le niveau normal à l’exploitation. Aussi, la JIRAMA indiquait être contrainte de baisser la pression d’eau vers les centrales de production, ce qui diminuera également la production d’énergie. « On ne peut faire fonctionner que deux groupes sur les quatre opérationnels dans la centrale hydroélectrique d’Andekaleka qui, rappelons-le, fournit le tiers de la production électrique du réseau interconnecté d’Analamanga. Si l’on force cette production en faisant fonctionner les deux groupes restants, cela reviendra à assécher plus rapidement le niveau d’eau d’Andekaleka et au final cela mettra la centrale hors service », détaille Ron Weiss avant de rajouter « Les solutions existent bel et bien pour sortir de cette situation. Des solutions à court terme comme la collaboration avec le secteur privé afin de provoquer des précipitations artificielles pour augmenter le niveau d’eau aux environs d’Andekaleka ou encore la mise en place de centrale solaire pour combler le gap de la production électrique. Mais ce qui serait le plus intéressant sur le long terme reste encore d’augmenter le nombre de centrale hydroélectrique dans tout le pays ». Et sur ce plan, le directeur général de la JIRAMA précise que tant que le besoin est en constante augmentation au niveau nationale, il n’y aura de solution que d’augmenter l’offre afin de ne plus faire subir les aléas du délestage aux usagers.  

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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